l'avare de Molière.
bande dessinée originale de Jean Pierre Lihou.
texte intégral.
éditions Dessain et Tolra. 1977
 
 
 
 
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Historique.

1 / Comment un Dom Juan me donne une opportunité de création.

3 / La BD débilitante.
5 / Action culturelle.
7 / Création et conventions.

2 / Enseignement mixte du français et du dessin artistique.
4 / Renouveau de la BD
6 / La rencontre avec l'éditeur.

Deux regrets:
8 / Problèmes de lisibilité.

9 / Le nez d'Harpagon.

la BD originale et l'édition numérique

commentaires
évolutions

......La conception de cette édition en bande dessinée d'une pièce du répertoire théâtral classique fut le fruit de diverses circonstances fortuites ou voulues échelonnées sur une dizaine d'années entre 1965 et 1976.

......Dans les années 1964, j'avais 22 ans, pour payer mes études à la fois de philosophie et de préparation au professorat de dessin artistique ( on ne disait pas encore officiellement "arts plastiques"), j'ai d'abord été surveillant d'externat au Lycée de Granville (Manche). Lycée dont j'avais, quelques années auparavant été exclu en classe de seconde pour insubordination notoire au moule de l'institution!
......- Etre surveillant ne me plaisait guère. Le proviseur, Monsieur Salingue, celui-là même qui m'avait exclu du lycée, m'avait confié quelques heures d'enseignement du français en classe de 6e, il y avait déjà pénurie de professeurs dans toutes les disciplines. C'est à ce moment-là, que, comme dans les contes, survient l'inattendu: Le professeur de dessin artistique du lycée, un fringuant jeune homme, séduit une jeune et belle élève de terminale, et, sans doute causalité de la méthode Ogino qui régnait alors en maître sur la régulation des débordements amoureux, la jeune future bachelière se retrouve prématurément jeune future maman!
......- Exit le professeur! Le proviseur me propose de remplacer le Dom Juan, puisque je préparais le professorat de dessin artistique, et que j'étais connu localement pour mon activité picturale, j'exposais régulièrement dans la seule galerie de Granville, la galerie Gautier. Mais, le lycée manquant de professeurs de français il fallait que je garde les cours de français en heures supplémentaires.
......Ainsi se passe une première année d'enseignement mixte. L'année suivante, conservant les mêmes fonctions je propose au proviseur, qui accepte, d'amalgamer en un seul et même cours, français et enseignement artistique.
......Dans deux classes donc, pendant deux ans 1965 et 66, à raison d'un après-midi par semaine, j'ai pu expérimenter, par tâtonnements prudents, un enseignement commun du dessin et du français.
......Notamment pour l'étude des morceaux choisis du répertoire qui étaient au programme, je faisais illustrer les textes par les élèves, c'est à dire s'interroger sur le sens, l'importance relative des termes et formuler les réponses dans une pratique concrète. Pour le théâtre, tout naturellement, l'amateur de BD que j'étais finit logiquement par demander aux élèves de mettre en scène en bande dessinée des extraits de pièce.
......L'avantage pédagogique était et reste majeur. Quand des élèves adolescents doivent interpréter un personnage, face à leurs camarades, de multiples interférences d'ordre psycho-social viennent perturber ce travail qui relève plus d'un véritable entraînement en atelier théâtral que d'une réflexion sereine sur le texte en cours de français. Par le dessin, à condition de ne pas exiger du dessinateur un rendu technique hors de sa portée, l'interprétation est libérée, l'élève peut se projeter sans retenue très loin et très vite, de plus il peut prendre en compte les interprétations de ses condisciples sans se mettre en danger. Quant au dessin, c'est tout bénéfice, l'élève va droit au fond des choses sans en avoir conscience. Un tel travail de mise en scène du texte et de l'image, même avec des solutions schématiques, nécessite pour s'accomplir une approche en profondeur des problématiques de l'espace-page, et de l'efficacité dans l'expression graphique. Deux dimensions essentielles dans la compréhension des mécanismes de construction d'une image. Découvrir comment on manipule une image pour produire du sens n'est-il pas un des buts de l'enseignement des arts plastiques, pas seulement à "exprimer Je" ou à "s'exprimer Joli".

......- Il faut rappeler qu'à cette époque, dans le milieu scolaire, la bande dessinée était considérée comme débilitante.
......Quelques années auparavant dans ce même lycée, posséder des albums dans son cartable, voire être surpris entrain de lire ce qu'on appelait alors des "illustrés" était réprimé de diverses manières, copieuses pages de lignes à remplir et, pour les internes, une journée de consigne. Ancien élève gros dévoreur de lectures, y compris de BD, j'en savais quelque chose. J'ai passé de nombreux jeudis ou samedis en consigne à lire après avoir rempli des pages entières de lignes stupides, des livres autorisés pour la seule faute d'avoir lu des albums interdits! Mais une fois les lignes faites, par série de 4 grâce aux 4 stylos à bille maintenus ensemble par un ruban adhésif, grand merci messieurs Bic et Scotch, je préférais rester au chaud plutôt qu'à subir l'ennuyeuse promenade quand il n'y avait pas de match de foot à jouer ou de championnat d'athlétisme.
......En cette époque de mon adolescence, les années 50/55, nous ne pouvions lire que ce qui était immédiatement disponible et le moins cher, c'étaient des éditions traduites d'albums américains qui déclinaient à l'infini les combats entre les ( gentils) américains et les ( méchants) indiens,entre les (gentils) américains et les ( méchants) japonais. Les valeureux héros américains, cow-boys ou pilotes de chasse, nimbés de vertus morales évangéliques, luttaient glorieusement contre ces indiens et ces japonais tous menteurs, cruels et envahisseurs qui perfidement attaquaient le drapeau étoilé sans cesse traîteusement. Souvent le dessin extrêmement réaliste de ces brochures de petit format poche si faciles à glisser promptement dans le slip en cas d'alerte, au détail près, était techniquement excellent . Comme quoi il faut toujours un masque de séduction aux plus mauvaises intentions. Nous n'avions pas conscience du piège, simplement admiratifs de certains dessins que nous étions dans le lycée quelques uns à recopier pour le seul plaisir de dessiner, et aussi fiers de braver les interdits de lecture jusqu'à s'enfermer dans les infâmes toilettes pour lire en paix.
......Le matraquage idéologique américain, devenu aujourd'hui la norme d'une certaine pensée occidentale, était donc déjà puisamment en place. On comprend les craintes des enseignants, ils avaient déjà raison de s'inquiéter. Il faut le recul du temps pour comprendre ces enjeux vêcus dans l'inconscience.
......- Néanmoins pour les adolescents il y avait Spirou, émanation de la presse catholique avec les truculents personnages de Remacle, et pour la presse communiste, car le clivage idéologique était évident et très clair, Pif le chien, devenu ensuite Pif gadget qui publiait d'excellentes histoires remarquablement dessinées, notamment la formidable série réaliste de Rahan et Corto Maltese du déjà géant Hugo Pratt. Mais sutout il y avait aussi depuis peu et fort heureusement Hara Kiri entraînant un renouvellement radical du dessin humoristique ou plus généralement du dessin de presse, c'est par là que passaient les vrais messages d'innovation à la fois dans le graphisme et dans l'esprit critique, frondeur et salutairement décapant.
......Donc ce cours atypique de français à travers la BD, pour être acceptable aux plus réticents notables censeurs de l'institution, ne pouvait que s'appuyer sur des références relativement admises. La série des Barbe Noire et vieux Nick de Remacle notamment était à mon sens un joyeux compromis, Astérix, dont le succès grandissait était vivement attaqué par le corps enseignant pour ses libertés avec la langue!
......Pour faire gagner du temps aux élèves j'avais réalisé quelques planches de personnages-types "à la manière de" ces BD mettant en scène des personnages d'une pièce de Molière au programme. Cela leur servait de base pour entrevoir qu'il pouvaient emprunter ce cheminement interprétatif, en déviant les codes de représentation. Je me souviens encore de la jubilation de certains élèves à la découverte de cette possibilité, qu'ils considéraient vraiment comme une énorme transgression iconoclaste, un audacieux flirt avec les tabous! D'ailleurs certains, je crois surtout certaines, résistaient et n'entraient pas vraiment dans le jeu proposé. Il me semble en effet que les filles étaient plus conventionnelles que les garçons .Mais globalement la majorité des élèves participait.

......- Fin 68 (!!), je démissionnais de l'enseignement pour prendre la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture de Montreuil en Seine Saint Denis (93), que je transformais en Maison Populaire pour la Culture et les Loisirs. Jusqu'en 1976, j'exerçais diverses responsabilités de direction culturelle dans le 93 qui m'amenaient chaque fois à réfléchir, entre autres, au rôle du théâtre, donc aussi du théâtre élitiste ou théâtre bourgeois, dans la vie culturelle populaire. Il faut rappeler que à cette époque la banlieue parisienne, dirigée en majorité par des municipalités communistes, la ceinture rouge disait-on, était un extraordinaire creuset d'expérimentations et de réalisations dans le domaine culturel. Ces municipalités, dites encore municipalités ouvrières, étaient en France les seules qui investissaient autant pour la culture accessible à tous. Conservatoires de musique, bibliothèques, théâtres, autant d'équipements performants et de moyens importants confiés à des équipes pionnières. Malgré quelques réussites remarquables, il faut bien admettre que toutes les conquêtes étaient souvent remises en question pour un rien. Il fallait toujours et sans relâche porter tout à bout de bras, en progressant les yeux bandés sur des peaux de banane.

......- En 1976, je quitte l'animation culturelle, pour me concentrer sur mes activités de plasticien depuis longtemps différées. Mais pour vivre, et aussi par volonté de diversifier mes perspectives de création, je m'intéresse à la création graphique publicitaire, et à l'illustration pour l'édition. C'est pour prospecter des maisons d'édition que je réunis quelques illustrations dans un carton, dont ces planches d'ébauches de BD de théâtre, extraits de Molière, que j'avais réalisées 10 années auparavant pour mes petits 6e de Granville. Parmi les éditeurs avec qui j'aurais aimé travailler, j'avais sélectionné en tête, les Editions Dessain et Tolra. Cet éditeur avait dans certaines collections destinées aux arts plastiques d'excellents ouvrages de référence, et la qualité de leur mise en page me plaisait beaucoup. Je vais les voir en premier. Reçu par les deux sympathiques responsables d'édition je m'entends dire que rien dans mon travail ne leur correspondait, mais que leur maison d'édition étant en expansion ils étaient preneurs de nouvelles collections. Cette idée de mettre en bande dessinée le texte intégral de pièces classiques leur semblait intéressante, ils n'avaient pas de BD dans leurs collections. On bavarde là-dessus une petite demi-heure juste le temps de me sonder un peu, et le PDG de la maison, Mr Zeck, est informé par interphone que quelque chose d'intéressant rôde dans les étages. Il monte immédiatement. Nous bavardons deux minutes sur l'idée, il s'inquiète de savoir si j'étais partant et disponible pour envisager une collection, en cas de succès. Le chef de fabrication est appelé pour régler quelques détails techniques pratiques. Moins d'une heure plus tard nous étions en accord sur le projet, on me demandait de retirer mes planches de mes cartons et de tenir le projet au secret total.

......Voilà comment en 76, un éditeur travaillait avec ses collaborateurs, à l'intuition, au ressenti, au désir, au plaisir..Jamais dans mon activité professionnelle de créateur je n'ai vêcu à nouveau une telle empathie dans l'émergence d'un projet. Jamais. Etonnant et inquiétant.
......Un an après l'Avare sortait, ce fut un succès mérité, malgré les défauts et les faiblesses.
......Dix huit mois plus tard Ruy Blas sortait ce fut un échec mérité à cause des nombreux défauts et de l'absence de qualités!
......Le projet de collection s'arrêtait là, net.
......Dix ou douze ans plus tard je retrouvais Mr Zeck, qui entre temps avait revendu les éditions Dessain et Tolra, il me confiait son regret de ne pas avoir persisté, au-delà de l'échec de Ruy Blas...Et moi donc!

......Ce résumé précis éclaire le contexte factuel qui a induit les choix, à la fois du mode graphique de l'interprétation du texte et des compléments, personnages et situations, qui jalonnent et commentent en parallèle la pièce.
......- Quand l'Avare est sorti, le centre Georges Pompidou a organisé une exposition itinérante des planches originales. J'ai maintes fois été invité à des débats en bibliothèque, avec des lecteurs. Passées les remarques positives sur l'originalité de la mise en scène et du traitement des rapports texte image, il m'a souvent été reproché l'option formelle de ce dessin ébauché, non fini, parfois approximatif des personnages qui contraste tant avec les dessins précis, raffinés, voire léchés des BD de l'époque. Certes, j'ai laissé certains dessins à l'état d'ébauche, cela appauvrit l'ensemble. Mais pour ce qui est du choix global d'un traitement graphique aussi rudimentaire, je pense avec le recul que c'était le bon choix.
......C'était alors très osé, cela le serait encore aujourd'hui. Le monde de la BD, malgré les apparences est extrêmement conventionnel, je crois qu'il l'est encore plus aujourd'hui que dans les années 75, où planait un désir de renouveau. Aujourd'hui, personne n'éditerait l'avare en BD dans l'esprit dans lequel je l'ai conçu. Pourtant, nonobstant quelques retouches et améliorations, je suis convaincu, et j'ai des indices pour le croire, que si on le sortait aujourd'hui réactualisé il ferait un nouveau succès.
......Et aujourd'hui encore cela ne serait possible qu'avec un "non éditeur" de BD. Et aujourd'hui en 2017 seules des solutions atypiques permettraient de tenir la route, j'en tiens pour preuve les quelques pièces de théâtre classique qui ont été mises en BD par un éditeur français sorties à l'automne 200.
      Elles sont à mourir d'ennui. Le conventionnalisme du dessin, l'insignifiance de la mise en scène ne font que renforcer le conventionalisme du théâtre classique, sans en extraire la substentifique moelle.
......Car le paradoxe est toujours là, présent, pesant et incontournable:
......Le théâtre classique est horriblement conventionnel tout en restant à travers le temps, en particulier les comédies de Molière, un potentiel incroyablement corrosif. Ce théâtre-là nous tend un miroir dans lequel on ne cessera jamais d'observer nos défauts, pour en rire et qui sait, s'en corriger.
......Par conséquent, mettre en scène en BD une pièce classique, implique non seulement de casser radicalement les conventions du texte ancien pour atteindre l'essentiel du sens lisible exploitable dans la mise en scène, mais aussi de sortir des conventions formelles du genre BD lui-même.
......Sinon une convention renvoie l'autre, la convention de la forme renvoie la convention du contenu, et réciproquement.
......C'est toute la problématique du théâtre moderne qui veut réinterprèter le répertoire classique.
......Bien sûr, sur un plan purement technique du dessin, j'aurais aimé dessiner des personnages bien modelés, des décors précis, réaliser une sorte de superproduction en dessin. Mais ce choix de forme-là m'aurait interdit des libertés essentielles aux interprétations du sens. Quand je travaillais dans l'animation culturelle j'avais vu des petites compagnies de théâtre dire avec une remarquable force contemporaine des textes classiques en n'utilisant que des moyens scèniques très rudimentaires.
......C'est pourquoi j'ai choisi cette option d'un dessin schématique, presque projectif qui rompait avec les conventions de la BD de l'époque en replaçant le texte dans sa forme originelle, la comédie de tréteaux.
......Avec le recul je considère que c'était un bon choix, même si je me suis laissé aller à commettre quelques insuffisances qui me déplaisent encore plus aujourd'hui.

......- En vérité la réalisation de cette création fut pour moi un grand bonheur, il fut partagé par un public qui 30 années après utilise l'internet pour me réclamer de pouvoir lire intégralement cet album...! C'est la raison pour laquelle je l'ai mis en ligne en 2007.
......J'ai toutefois deux regrets qui me chagrinent, l'un technique, l'autre idéologique.
......Le texte est trop dense au point de devenir parfois illisible, la mise en scène/page est confinée dans des petites cases qui interdisent les envolées graphiques qui sont souvent suggérées par le texte. 96 pages pour n'importe quel texte classique ce n'est pas assez. A l'époque les albums de BD de qualité faisaient en général 64 pages. Les prix de vente des albums se déclinaient sur cette base. Il était facile de démontrer que le projet était irréalisable en 64 pages. L'éditeur a donc accepté de jouer le jeu de maintenir un prix de vente équivalent à celui du marché avec un album de 96 pages. J'en réclamais 128 minimum, je regrette de ne pas avoir réussi à le convaincre de la nécessité impérative de ces 128 pages. Concrètement, les statistiques comparatives de diverses BD que j'avais faites avant de commencer, montraient que avec les textes 30 à 40000 mots d'une pièce classique en 5 actes il faut 192 pages pour disposer des mêmes espaces de manoeuvre dans la mise en page permettant de jouer avec des blancs, permettant de rythmer la mise en scène, de garantir partout au lecteur un excellent niveau de lisibilité, et d'introduire quand nécessaire le texte en acteur de l'image. Voilà mon premier regret, le manque d'espace, la médiocre lisibilité qui est pour moi une sorte d'irrespect dû à la fois au sens du texte, mais aussi au lecteur.
......Si donc un éditeur passe par là, lit ces lignes et se sente prêt à m'offrir au minimum 192 pages pour mettre en scène une comédie du répertoire classique français, je suis partant, toutes affaires cessantes !!!!!
( En 2017, 10 ans après avoir écrit ce texte, je peux vous dire que aucun éditeur n'est passé par là)...

......- Mon deuxième regret d'ordre idéologique celui-ci, me pèse sur la conscience, vraiment.
......C'est le nez d'Harpagon.
......Crochu, bien évidemment il fait, historiquement parlant, référence à l'ignoble iconographie antisémite.
......Quand j'ai campé le personnage, j'en avais conscience. Au cours de l'étude, j'ai pensé lui faire un nez en trompette, ce qui permettait des associations sémantiques avec tire-bouchon pour inquisiteur, queue de cochon pour esprit sale, tordu pour menteur, etc... tout en marquant la perversité du personnage. J'avais même envisagé de changer les nez selon les propos des personnages, tout un arsenal morpho-psychologique à exploiter. Mais cela rendait l'identification difficile dans certaines scènes. Au final j'ai réduit Harpagon à sa dureté de prédateur, le nez crochu donc, référence aux serres et au bec des rapaces est l'image forte et immédiate qui s'impose. J'ai considéré, dans les années 75 que l'antisémitisme était sinon dépassé du moins récessif, qu'une lecture libérée de ces codes-là était dès lors possible, que par conséquent on pouvait dessiner un nez crochu pour un avare sans que cela soit connoté autrement. Je me suis trompé. Je l'ai compris quelques temps après quand de Funès, dans son rôle de l'Avare, a joué de manière douteuse, me semble-t-il avec toute une mimique sur les angulations de son nez, tout en regardant la caméra pour nous demander si on avait bien compris...Mais depuis, de nombreux évènements attestent malheureusement que l'antisémitisme et toutes les formes de stigmatisations sont restés bien actifs en France.
......Avoir participé sous une forme aussi infime que ce soit à cette réitération de ces odieux codes de stigmatisation est pour moi un vrai regret, je ne mange pas ce pain-là, l'image a dépassé l'intention.
......C'est la raison pour laquelle j'ai depuis souvent insisté sur la responsabilité des artistes, sur l'éthique qui doit fonder  et veiller sur nos choix formels et esthétiques.
......La mise en ligne aujourd'hui de l'intégralité de l'album doit donc être prise comme un témoignage historique d'une époque.


Jean Pierre Lihou. 3 avril 2007.
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Comment un Dom Juan me donne une opportunité de création.
Enseignement mixte du français et du dessin artistique.
La BD débilitante.
Renouveau de la BD.
Action culturelle.
La rencontre avec l'éditeur.
Création et conventions.
Deux regrets:
Problèmes de lisibilité.


Le nez d'Harpagon.

Comment un Don Juan me donne une opportunité de création.
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